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Les artistes et la mort #3 : les décès absurdes

Dans l’imaginaire collectif, les artistes vivent avec panache. Alors pourquoi en serait-il autrement quand ils meurent ? Seulement voilà, certains d’entre eux sont percutés de plein fouet par les hasards de la vie et finissent leur existence de manière absurde.

Buste d’Eschyle

Eschyle est l’un des plus grands dramaturges de l’Antiquité et a écrit de nombreuses tragédies au moment de l’apogée d’Athènes. Lors d’un séjour en Sicile, le poète s’assoit au soleil pour profiter de ses rayons bienfaiteurs. Au-dessus de lui, un aigle vole, tenant entre ses serres une tortue. Trompé par l’aspect brillant du crâne chauve d’Eschyle, le rapace lâche sa proie sur ce qu’il pense être un caillou, espérant ainsi briser la carapace de la tortue pour la dévorer. Malheureusement, c’est la tête d’Eschyle qui en subit les conséquences et le tragique meurt brutalement pendant son bain de soleil.

L’abbé Prévost par Georg Friedrich Schmidt, 1745

Un soir, l’auteur de Manon Lescaut, l’abbé Prévost, rentre repu après avoir festoyé avec les bénédictins de Saint Nicolas d’Acy. Sur le chemin, il se sent mal et s’écroule. On le croit mort, victime d’une crise d’apoplexie ou d’une rupture d’anévrisme, et on emporte son corps chez un chirurgien. Celui-ci, prêt à l’autopsier, lui ouvre le ventre d’un coup de scalpel, ce qui tire l’abbé de son inconscience. Malgré les efforts pour le recoudre, il succombe à cette autopsie pratiquée de son vivant. Enfin, c’est ce que sa légende raconte car d’autres versions affirment qu’il était bel et bien mort au moment où il a été ouvert en deux.

Portrait de Catulle Mendès vers 1900

Les dîners copieux et trop arrosés s’avèrent plus dangereux qu’ils ne le paraissent et après l’abbé Prévost, c’est le poète Catulle Mendès qui en fait les frais. Invité à Paris, il prend ensuite un des derniers trains pour rentrer à Saint Germain en Laye où il vit. Il est tard, il fait nuit et le train perd de la vitesse à l’approche d’un tunnel. L’esprit embrumé par l’alcool, la fatigue et peut-être l’opium, Catulle Mendès se croit arrivé à destination et se précipite pour descendre. On retrouvera son cadavre mutilé le lendemain matin, étendu face contre terre entre la voie et le mur de soutènement de la tranchée.

Emile Verhaeren

C’est aussi une gare qui eut raison du poète belge Emile Verhaeren. Alors qu’il rentre d’une conférence qu’il a donnée à Rouen en faveur de l’amitié entre la Belgique, la France et l’Angleterre pendant la première guerre mondiale, un mouvement de foule sur le quai le propulse sous les roues d’un train au départ.

René Goscinny

Ce n’est pas un accident qui attendait René Goscinny, papa d’Astérix et du Petit Nicolas. Suivi pour une légère insuffisance cardiaque qui commence à s’aggraver, il procède à des examens, notamment un test d’effort. Alors qu’il pédale sur un vélo elliptique, il se sent mal et se plaint d’une douleur au bras mais poussé par le médecin, il continue jusqu’à ce qu’il s’effondre, victime d’une crise cardiaque.

4 commentaires sur « Les artistes et la mort #3 : les décès absurdes »

    1. Mon brouillon s’appelait les morts nulles et comment ne pas rire en lisant celle d’Eschyle XD
      Si je me souviens bien, les protocoles ont changé après la mort de Goscinny, pour ne pas que ça se reproduise. Mais c’est vraiment un comble

      Aimé par 1 personne

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