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L’homme derrière Alexandre Dumas

Quel est le point commun entre Les Trois mousquetaires, Le Comte de Monte Cristo et La Tulipe noire ?

Alexandre Dumas par Nadar, 1855

Répondre Alexandre Dumas serait évident. Il n’est pourtant pas le seul à pouvoir endosser la paternité de ces trois romans historiques. Dumas n’est pas le stéréotype de l’écrivain solitaire, bien au contraire. Il est plutôt réputé pour de multiples collaborations, même brèves et ponctuelles, avec d’autres auteurs comme Gérard de Nerval, Théophile Gautier ou encore Eugène Sue. Parmi ses nombreux acolytes, un certain Auguste Maquet va prendre une place importante pendant près de dix ans. Il est plus qu’un banal collaborateur : il devient le co-auteur de Dumas.

Très tôt, Auguste Maquet se tourne vers les lettres. A dix-huit ans, il est déjà professeur suppléant de rhétorique, un docteur ès lettres destiné à l’enseignement. Son échec à l’agrégation le pousse dans la direction de l’écriture. D’autant qu’il a déjà mis un pied à l’étrier en côtoyant de jeunes artistes défenseurs du romantisme. Comme Nerval et Gautier, il participe à la bataille d’Hernani et Gautier se rappelle de lui dans son Histoire du romantisme sous le nom d’Augustus Mac-Keat.

Auguste Maquet, lithographie par C. Faber, 1847

Ayant donc renoncé à l’enseignement, Maquet écrit un drame, Un soir de carnaval, et le propose au théâtre Saint-Antoine, qui le refuse. Grâce à Gérard de Nerval, qui a joué les intermédiaires, Alexandre Dumas remanie le texte, qui devient Bathilde, et le fait jouer sous le nom de Maquet. La première pierre de leur collaboration est posée.

En 1837, Maquet essaie de faire publier son feuilleton historique Le Bonhomme Buvat dans La Presse, mais le texte, pourtant jugé plaisant, est trop court et surtout, le journal juge que son auteur n’a pas la notoriété nécessaire pour miser sur lui. Au même moment, Dumas essaie de diversifier ses activités. Les deux hommes s’accordent de nouveau pour remanier le roman dont le nouveau titre est Le Chevalier d’Harmental. Cette fois, il est signé Alexandre Dumas et devient un succès en 1841 qui amorce une collaboration qui s’étalera entre 1843 et 1852.

Le binôme échange beaucoup, comme en témoigne la correspondance entretenue entre les deux hommes. Maquet s’attache plutôt aux recherches et propose les plans de l’intrigue à Dumas qui procède à des suppressions et des ajouts, notamment de dialogues qui apportent de la vivacité aux textes. Maquet est un véritable co-auteur, même s’il a accepté de ne pas signer les romans écrits à quatre mains. L’engagement qui lie les deux écrivains est verbal : Dumas reverse une part des revenus, selon un partage pas tout à fait équitable cela dit, à Maquet. Comme souvent, ce sont des raisons financières qui mettent fin à l’entente entre eux. Dumas, ruiné, ne paie pas son collaborateur et leur relation se détériore au point de se terminer au tribunal. Après une procédure judiciaire, Maquet obtient une compensation financière pour son travail mais ne peut être reconnu comme co-auteur des ouvrages écrits en commun.

Par la suite, chacun poursuit sa carrière. Auguste Maquet n’a jamais connu la gloire d’Alexandre Dumas mais il a obtenu la reconnaissance du milieu littéraire du XIXème siècle en devenant pendant douze ans le Président de la Société des auteurs et des compositeurs dramatiques.

2 commentaires sur « L’homme derrière Alexandre Dumas »

    1. Apparemment à l’époque c’était assez courant, que ce soit pour une collaboration occasionnelle ou plus durable. ça doit être intéressant de fonctionner comme ça ! (ça me changerait la vie, avec mes problèmes d’imagination)

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